Des avions sur Bruxelles
La question du survol aérien de Bruxelles s’est invitée dans la campagne en vue des élections régionales. Et pour cause : le plan Wathelet n’est absolument pas satisfaisant ! Les nuisances générées actuellement ne sont pas tenables. La situation doit être revue en profondeur.
Avoir placé un aéroport aussi près de Bruxelles est une aberration en soi. Ceci dit, Brussels Airport génère quelque 60 000 emplois. Économiquement et politiquement parlant, notre Région ne saurait se passer d’un pôle aéroportuaire d’envergure. Mais comment combiner le maintien de ce bassin économique tout en limitant au maximum les nuisances sonores et environnementales inhérentes aux atterrissages et décollages des avions ?Mes propositions :
- Renouer le dialogue démocratique et débattre publiquement d’un nouveau plan de survol aérien de Bruxelles avec tous les niveaux de pouvoir concernés (fédéral, Régions et communes) et les associations citoyennes.
- Répartir plus équitablement et objectivement les nuisances sonores en privilégiant pour le survol des zones les moins densément peuplées.
- Établir la « nuit européenne » qui s’étend de 22 heures à 7 heures (contre 23 à 6 heures actuellement).
- Interdire les décollages nocturnes.
- Favoriser les avions les moins bruyants en faisant varier davantage le montant des redevances aéroportuaires en fonction du type d’avion.
- Mettre en place un Fonds destiné à l’isolation des habitations situées dans les zones les plus exposées aux nuisances sonores des avions et contraindre les compagnies aériennes à l’alimenter.
- Mettre sur pied un organisme d’évaluation et de contrôle indépendant. Sa mission serait double. En aval : évaluer tout (nouveau) plan de répartition des vols, sur base de critères objectifs. En amont : faire respecter les normes de bruits bruxelloises, sanctionner les compagnies qui ne les respecteraient pas et recouvrer les amendes impayées par lesdites compagnies.
- Etudier les projets d’implantation d'un nouvel aéroport cargo, plus éloigné de Bruxelles. Objectif : transformer Brussels Airport en aéroport urbain, avec maximum 250 000 mouvements par an.
Mon expérience
Le survol de Bruxelles est l’un de mes premiers combats politiques. En 2007 déjà, j’intervenais au Conseil communal de Schaerbeek à ce sujet. Afin d’objectiver le débat, j’ai fait installer les deux premiers sonomètres (appareils de mesure du son) sur le territoire schaerbeekois. Disposer de données chiffrées sur l’ampleur des nuisances me semble essentiel pour pouvoir les répartir au mieux.
Pourquoi le Bourgmestre Clerfayt et la Majorité FDF-ecolo-cdh de Schaerbeek n’attaquent pas le plan Wathelet en justice ?
A ma question trimestrielle sur le survol de Schaerbeek[1], l’échevin de la Majorité FDF-ecolo-cdh Bernard Guillaume en charge du dossier terminait sa réponse, fin janvier 2014 « En conclusion, est-ce à dire que le problème des nuisances aériennes est résolu à Bruxelles ? Non, mais Schaerbeek est plutôt mieux loti que par le passé et j’en veux d’ailleurs pour preuve la baisse significative des plaintes reçues ces 2 dernières années, voilà. »[2]
Quelques jours plus tard, le plan Wathelet était introduit… On en connait les conséquences. Pour tous les Bruxellois. Et pour les Schaerbeekois.
Or, lors des débats que le Conseil Communal a tenus le 26 mars 2014 sur une motion symbolique portant sur cette même problématique, la Majorité FDF-cdh-ecolo – conduite par le Bourgmestre Clerfayt – a continué de tenir un discours rassurant pour les Schaerbeekois : Schaerbeek est moins touchée par le Plan Wathelet que ses voisins…
J’espère que la Majorité FDF-cdh-ecolo a entre-temps changé d’avis… Suis-je le seul à être tous les jours interpellé par de nombreux Schaerbeekois et Bruxellois qui s’insurgent contre une situation qui ne s’est absolument pas améliorée ? Il est grand temps que cette Majorité se bouge.
C’est pour cette raison que je demande dès ce jour au Bourgmestre Clerfayt et à la Majorité FDF-cdh-ecolo de Schaerbeek de prendre la décision en urgence de se joindre à l’action en cessation environnementale introduite au tribunal de première instance et conduite par la Région et appuyée par le Bourgmestre d’Etterbeek Vincent De Wolf. Et je m’étonne qu’une telle décision n’ait pas déjà été prise.
Il est temps que les Communes Bruxelloises ET celles de la Périphérie s’allient plutôt que de jouer au ping-pong égoïste sous le prétexte qu’une commune serait moins touchée qu’une autre.
Yvan de Beauffort, conseiller communal, président du MR de Schaerbeek.
[1] le règlement communal interdit qu’on pose une question sur un même thème dans un espace de moins de trois mois
[2] Voir point 130 du procès-verbal du 29 janvier 2014 du Conseil Communal de Schaerbeek à l’adresse http://www.schaerbeek.be/vivre-schaerbeek/organisation-politique-gestion-administrative-commune/elus/conseil-communal/bulletins-communaux/2014