> Mes interventions au Conseil Communal

Conseil du 22 juin 2011

Ce conseil avait 3 gros morceaux à son ordre du jour:

1) le vote du budget revu pour 201
2) le règlement encadrant la prostitution à Schaerbeek
3) la motion s'insurgeant contre le vote d'une loie d'amnestie pour les faits de collaboration commis entre 1939 et 1945

Ce conseil communal aura commencé par la prestation de serment, dans l'indifférence générale, du enième conseiller-communal remplaçant Vlaams Belang. Quel caroussel depuis 2006 dans ce parti que je ne nommerai pas une seconde fois: au moins trois conseillers se sont succédés depuis le début de la mandature. Ridicule.

Beaucoup moins ridicule était le vote des modifications budgétaires. Je vous propose de vous arrêter un instant sur ce point qui me tient à coeur: les finances communales, c'est le moteur de toute la commune.

Mon intervention publique de ce soir fut pondérée ce soir et mettait en exergue le sérieux avec lequel la bonne gestion des deniers schaerbeekois est mise en oeuvre par le Collège des Echevins (le pouvoir exécutif de la commune: les échevins sont les ministres, les conseillers sont les parlementaires):

"Madame la Présidente, Chers Collègues,

Je voudrais au nom du MR féliciter le Collège pour son travail sérieux et ardu. Nous notons avec inquiéude l'influence négative d'élément externes pesant sur le budget de notre commune. J'entends dire, par l'opposition, que l'on devrait réserver les bas de laine pour les véritables coups durs. Que doit-on comprendre? Que la crise économique que nous traversons n'est pas une crise épouvantable? Que l'augementation du budget du CPAS n'est pas une situation n'est pas le signe de cette crise (6000 dossiers CPAS, bientôt plus que les dossiers de chômeurs à Schaerbeek)? Que la baisse du dividende de Dexia n'est pas le signe de cette crise, alors que ce dividende nous rapportait encore quelques millions d'euros il y a quelques années?

Malgré ces difficultés énormes, le budget communal est en équilibre. Bien sûr, de nouveaux moyens doivent être trouvés. En particulier, notre majorité s'étonne que la politique régionale en matière d'extension des surfaces de bureau et d'hotels ne profite pas à Schaerbeek. La solidarité dont l'opposition est tellement friande s'applique de façon curieuse à Bruxelles...

Malgré cela, le budget est en équilibre. J'invite le Collège Comunal à poursuivre ses efforts afin de maintenir les dépenses sous contrôle et à continuer leur travail afin de ne pas hypothéquer ni le présent ni le futur de nos concitoyens. Tout comme le Collège a eu la sagesse de procéder jusqu'ici. Tout comme il a eu la sagesse de réduire les excès de certaines taxes.

C'est donc, en ce qui nous concerne, un exemple de bonne gestion, de maintien de la qualité du service offer et de la continuité de nos investissements dans cette commune.

Je vous remercie".

En matière d'encadrement de l'activité de prostitution à Schaerbeek, la majorité a souhaité définir un nouveau règlement ayant pour but 1) de circonscrire cette activité à un périmètre clairement défini 2) de donner toutes les conditions pour que les femmes (en grande majorité) qui subissent cette activité, la subisse dans les meilleures conditions d'hygiène et de sécurité physique possible 3) de donner les moyens aux services de police pour contrecarrer l'influence noire des réseaux mafieux 4) de protéger les habitants des zones voisines. Curieuement, l'opposition s'est abstenue. C'est vrai, le règlement proposé est arrivé en urgence. Mais humainement, ne valait-il pas mieux voter un règlement bien pensé immédiatement plutôt que d'attendre les calandes grecques? Par ailleurs, il n'appartient pas au Conseil communal de légiférer plus sur cette odieuse activité. Le débat en la matière appartient au niveau fédéral. A Schaerbeek, l'activité existe, chacun le sait. Il s'agit de la rendre plus humaine, moins violente. Pas de la légitimer. Je n'ai pas compris la position du cdh ni du PS à ce sujet.

Le troisième débat avait trait à la problématique de l'amnestie. On se souviendra, sur ce site, que j'avais positionné la question de la façon suivante:

1) C'est vrai, le travail psychologique sur notre histoire de guerre n'a pas été réalisé. Avant de désigner un coupable, rappelons-nous les études historiques qio démontrent que la collaboration fut le fait des flamands, comme elle fut le fait des francophones. Pour des raisons différentes, certes, mais des actes odieux ont été commis par des membres issus des deux communautés.

2) La dimension psychologique est aussi illustrée par le fait qu'il n'y a plus rien de financier, ce débat: les gens qui avaient 18 ans en 39 en ont aujourd'hui 90...autant dire qu'il n'y en a plus beaucoup...

2) C'est vrai, d'autres pays ont voté des lois d'amnestie. A commencer par la France, dès les années 50. Mais ce fut dans une optique de réconciliation nationale. En Belgique aussi, on ne s'en souvient pas, des mesures plus laxistes furent rapidement mises en oeuvre. Mais, ce qui me choque surtout, c'est qu' aujourd'hui, le débat est odieusement instrumentalisé pour diviser les communautés et non pour réconcilier ou rassembler.

3) Dès lors, ma position lors du vote de la motition ce soir fut la suivante: oui, il faut empêcher une loi d'amnestie telle que proposée par le Vlaams Belang au niveau fédéral. Mais il faut trouver les mécanismes, les mots et les moyens pour que chacun passe au-dessus des erreurs dramatiques du passé. Les enfants des collaborateurs n'ont pas à payer pour leurs parents. Et les collaborateurs qui demandent  "pardon" doivent être pardonnés. Pas l'oubli, mais le pardon. Grandissons ensemble.

 


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