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Le débat autour de notre système politique - deuxième partie: le Roi

1° Il n’est pas démocratique que le chef de l’Etat ne soit pas élu :

  • Il n'est pas tellement plus démocratique que, comme aux USA ou en France par exemple, le chef de l’Etat ne soit pas apprécié par la moitié de sa population
  • Il n'est pas plus démocratique que le chef de l’Etat travaille la seconde moité de son mandat presqu' exclusivement à sa réélection
  • Il n'est pas tellement plus démocratique que le chef de l’Etat doive probablement renvoyer l’ascenseur à l'un ou l'autre groupe de pression, plutôt que de ne devoir ses responsabilités à personne, et d’être structurellement libre de toute attache
  • Il y a donc de sérieux arguments pour que le chef d’un Etat vraiment démocratique ne soit pas élu.

 

2° Un souverain héréditaire n’est qu’un héritage injustifiable  des privilèges d’ancien régime.

  • Il faut reconnaître que la tendance à l'hérédité n'a pas épargné non plus le monde politique, puisque des fils (et filles) d'hommes et de femmes politiques  se retrouvent à de hautes fonctions politiques très jeunes.
  • Rien d'anormal, donc, puisqu'ils ont été baigné dans la culture politique dès le plus jeune âge. Mais L'argument d'hérédité ne peut donc qu'être difficilement invoqué. Etre Roi n’est pas vraiment un privilège, c’est plutôt un sacerdoce auquel il est indispensable d’être préparé par toute son éducation.

3° Pourquoi est-ce le Roi qui doive nommer le premier ministre

  • Il faut admettre que jusqu'ici ce système n'a pas trop mal fonctionné. Je n'ose imaginer qui remplirait ce rôle si ce n'était le souverrain.

4° Le Roi et sa famille coûtent une fortune au contribuable !

  • De nombreuses études comparatives (pas très faciles vu les différences considérables d’un pays à l’autre) tendent à démontrer qu’un roi et une famille royale coûtent sensiblement moins cher qu’une succession de présidents
  • Par ailleurs, en Belgique, une grande partie des coûts est couverte par la donation que fit Léopold II dans ce but
  • Un roi « protocolaire » ne coûterait sans doute pas moins cher.
  • Enfin, cet argument tient-il face aux nombreux parlements, gouvernements, cabinets necessaires à la gestion du pays ?

5° Il n’y a pas de justification à ce que le Roi sanctionne  les lois.

  • En Belgique, la Constitution prévoit que pour qu’un projet de loi voté par les Chambres passe à l’état de loi, il faut encore que le Roi, dans son rôle de branche du pouvoir législatif, « sanctionne » la loi. Ce n’est qu’au moment où un texte voté est revêtu de la sanction du Roi, qu’il devient loi.
  • Il s’agit donc ici de donner à une personne totalement indépendante des partis, au-dessus des intérêts partisans, le pouvoir de refuser une loi que la majorité a voulue. En réalité c’est une sorte de dernier verrou qui peut éviter ce que certains appellent « la dictature de la moitié des voix plus une ». Seul le Roi qui personnifie le bien commun a le pouvoir de l’éviter.
  • On pourrait bien entendu imaginer un autre moyen de les faire sanctionner, que de réserver cette prérogative au Roi seul. Nous pourrions par exemple suggérer qu’il soit entouré pour ce faire d’un véritable conseil de la couronne formé d’un petit nombre de personnalités civiles incontestées.
  • L’important est qu’une « sanction » des lois existe, indépendamment des majorités politiques.  


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