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Le port du voile à l'école... et alors?!

On nous avait promis de belles assises de l'interculturalité... celles-ci veulent apporter des solutions à toutes les lancinantes questions ayant trait à notre vie en communauté... et les convoyeurs attendent... pour le moment, rien n'a encore filtré. Combien de temps encore avant que les Assises délivrent ses attendues conclusions?

En toute objectivité, il faut reconnaître l'extrême difficulté pour les politiciens de devoir se positionner sur ce sujet de façon constructive, sans heurter, pour un mieux dans notre société.

Mais je crois aussi au devoir des hommes et femmes politiques d'apporter des référents càd de proposer des mesures et de susciter le débat. Jusqu'à présent, j'ai souvent lu que prendre parti contre le port du voile à l'école, c'était ne pas comprendre toute la complexité de la situation, c'était risquer de polariser la question, c'était se ranger du côté des extrêmes (et pour être certain d'éviter les amalgames, non, je n'en suis pas).

On a aussi dit qu'accepter "les accomodements raisonnables" - qui comprennent l'autorisation qui est le droit de chacun de porter fièrement ses convictions religieuses, c'est promouvoir une vie en société, encourager l'acceptation de tous, oeuvrer pour une société cosmopolite. Sans doute, mais à quel âge peut-on assumer ce genre de choix?

On a proposé de laisser à chaque école de choisir, en âme et conscience. Mais si on ne donne pas une idée, un début de référence, quel atout donne-t-on à un directeur d'école, à un pouvoir organisateur, de pouvoir émettre un jugement?

On a reproché au MR d'avancer trop vite, de ne pas avoir réfléchi suffisament et de ne pas avoir pris en considération tous les tenants et aboutissants de la problématique. Une étude circonstanciée sur le débat ne peut mener à ces conclusions. En tant qu'homme politique - on aime ou on aime pas - je me suis livré à cette analyse, je suis sur le terrain, et je m'arme de mon expérience de conseiller communal d'une commune - Schaerbeek - qui doit se poser cette question. Et je suis inquiet du temps que l'on prend pour arriver à déterminer ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas, ce qui favorise notre vie en société et ne qui ne la favorise pas, ce qui aide à l'intégration et ce qui n'aide pas.

Je suis parmi les premiers à se battre pour une société harmonieuse, épanouie, constructive, tolérante. Et je suis aussi de ceux qui veulent participer à la définition du comment cette société peut se construire. C'est ce que les gens attendent des politiciens: des choix de société. Une société où chacun trouve sa place et qui respecte les valeurs qui ont fait de cette société - jusqu'à preuve du contraire - quelque chose d'honnête, de satisfaisant, et qui crée les conditions d'un succès pour tous.

Pour ma part, je persiste, l'émancipation de la femme dans notre société ne se fera pas si l'on offre pas les conditions d'un véritable choix. Et ce choix ne peut être posé avant la maturité.

Je me permets de terminer en vous recommandant la lecture d'un article précédent "Le port du voile: je suis pour son interdiction à l'école. Voici pourquoi." et attends vos réactions. 

Bien à vous.

ydebeauffort@hotmail.com


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