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Une frontière linguistique figée?

De sérieuses personnalités néerlandophones s’étonnent que l’on parle français en périphérie…

 

Selon la RTBF : "Les francophones ne sont pas vraiment pour la Belgique", affirme d'ailleurs le philosophe et professeur à université de Gand Etienne Vermeersch, qui s'en explique : "Quand on est pour la Belgique, on est d'abord pour la Constitution de la Belgique. C'est le fondement. Elle dit très clairement qu'il y a une Région unilingue néerlandophone, une autre unilingue francophone et une région bilingue. Entre ces Régions, il y a des frontières. Les francophones n'ont toujours pas compris ça", dit-il. "Même en Russie je parlerais le russe après six mois, mais les francophones, surtout de Bruxelles, qui viennent s'installer en Flandre pensent qu'ils peuvent continuer à parler en français".

 

Ivan De Vadder, journaliste politique à la VRT, partage cette opinion selon laquelle les francophones n'ont pas compris la nouvelle logique de la Belgique fédérale. Et, dit-il, "c'est l'opinion d'une large majorité du public en Flandre. C'est l'idée que, si nous on part à l'étranger, et bien on s'adapte. Et ça ne se fait pas, surtout dans les environs de Bruxelles. Cela agace les autochtones qui vivent là depuis des années".

 

Ah oui mais non. On ne parle pas de la Russie, mais de la frontière entre deux grandes cultures… prenons deux pays limitrophes de la Russie et étudions rapidement leur façon d’aborder la problématique linguistique… Biélorussie : le russe, parlé par 20% de la population est langue nationale… Ukraine : l'ukrainien est la langue officielle mais treize autres langues minoritaires sont reconnues — dont le russe dominant à l'est du pays (frontière avec la Russie), à Odessa et en Crimée et compris par la plupart des Ukrainiens…

 

Etienne Vermeersh : "ce qui se passe depuis cent ans, c'est la continuation de la guerre d'expansion avec d'autres moyens. Si par exemple la France venait à envahir l'Espagne et prenait une trentaine de villages, ce serait la guerre ! Et même si les Français le faisaient par l'immigration, l'Espagne n'accepterait pas cela".

 

Ce à quoi il faut s’intéresser, pour une comparaison pertinente, c’est à la frontière entre l’Espagne et la France… La Catalogne, par exemple, qui connaît trois langues officielles… qu’en penser ? Ou alors abordons le cas du Pays Basque… ou celui de la Principauté d’Andorre…

 

Il est normal, me semble-t-il, qu’à une zone tampon entre deux cultures, celles-ci se mélangent, se rencontrent et se respectent…


© 2024 - Yvan de Beauffort